Dernière mise à jour le 7 octobre 2024
Société anonyme (SA)
Nom de la société | Nexans |
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Secteur d’activité concerné par l’étude du plan de vigilance | Technologie nécessaire à la transition énergétique |
Description des activités de la société | Nexans revendique être un « acteur clé de la transition énergétique au niveau mondial ». Le Groupe est spécialisé dans l’industrie du câble et propose notamment des solutions de câblage pour les secteurs des projets à haute tension (fermes éoliennes offshore, interconnexions sous-marines, haute tension terrestre), et de l’industrie des énergies renouvelables. |
Principaux minerais utilisés par ce secteur | Aluminium, Cuivre, Zinc |
Dans le cadre de notre étude sur le devoir de vigilance, nous avons examiné plus précisément le contenu du plan de vigilance 2020 de Nexans. Retrouvez les détails de notre analyse ici :
Le plan est-il publié de façon autonome, formalisée et accessible ?
Le plan de vigilance de Nexans est inclus dans le rapport de gestion du Groupe. Il fait l’objet d’une partie indépendante au sein de ce rapport et est formalisé. Toutefois, l’impératif d’accessibilité devrait impliquer que le plan soit mis en ligne de façon visible sur le site de l’entreprise. Le Groupe Nexans revendiquant être présent dans « 34 pays », le plan de vigilance devrait être traduit au minimum dans les langues des pays dans lesquels la société opère.
Le plan couvre-t-il clairement la société mère et ses filiales ? Présente-t-il la méthode de consolidation qui permet d'identifier les filiales de façon précise ?
Dans son plan de vigilance, Nexans n’indique pas clairement le périmètre Groupe du plan. Cependant, ce dernier semble couvrir l’ensemble du Groupe puisque Nexans précise par exemple que « ces principes s’appliquent à toutes les filiales et à tous les collaborateurs du Groupe ». Toutefois, une clarification en préambule du plan de plan de vigilance permettrait de s’en assurer. Par ailleurs, les filiales contrôlées par Nexans n’apparaissent pas dans le plan de vigilance. La liste des filiales contrôlées par le Groupe étant listées dans le rapport de gestion, un lien hypertexte permettant d’accéder à cette liste devrait être mis en place afin de respecter l’obligation de transparence, de lisibilité et d’accessibilité de l’information.
Le plan démontre-t-il l’intégration des sous-traitants et fournisseurs de la société mère et des sociétés contrôlées au périmètre de la vigilance ? Permet-il de les identifier de façon précise ?
Dans son plan de vigilance, Nexans n’indique pas clairement le périmètre Extra-Groupe du plan. Cependant, l’ensemble du périmètre Extra-Groupe semble être concerné puisque Nexans précise par exemple que « le Groupe a établi pour l’ensemble de ses sites et pour les fournisseurs et sous-traitants intervenants sur ces sites, un outil de cartographie des risques » ou que « le Groupe se montre vigilant sur l’origine de ses achats d’or, d’étain, de tantale et de tungstène, ainsi que sur les achats de ces minerais effectués par ses fournisseurs ». Toutefois, une clarification en préambule du plan de plan de vigilance permettrait de s’en assurer. Par ailleurs, les fournisseurs et sous-traitants ne sont pas identifiés (au moyen d’une liste par exemple), leurs activités et leur rang dans la chaîne d’approvisionnement ne sont pas non plus précisés. Si les listes de sous-traitants et fournisseurs pourraient rendre le plan de vigilance illisible, un lien hypertexte permettant d’accéder directement à l’information devrait être prévu, dans un souci de transparence, de lisibilité et d’accessibilité de l’information.
Le plan couvre-t-il clairement les risques et atteintes graves aux droits humains, à l'environnement et à la santé et à la sécurité ? Identifie-t-il les normes de référence de la société ?
Dans son plan de vigilance, Nexans indique que le plan de vigilance couvre « les domaines de la sécurité, des droits humains et de l’environnement […] conformément aux exigences de la loi 2017-399 du 27 mars 2017 ».
D’autre part, les normes de référence sur lesquelles le Groupe entend se fonder sont : « les principes de l’OIT et de l’OCDE, les droits de l’homme, les normes du travail, d’environnement, de gouvernance d’entreprise ; la Déclaration universelle des droits de l’homme et les normes internationales du travail, notamment la lutte contre le travail forcé et le travail des enfants ». Le Groupe indique également qu’à travers « son adhésion aux 10 principes du Pacte Mondial, Nexans illustre son profond attachement au respect des droits et des libertés fondamentales qui doivent être respectés universellement ». Toutefois, Nexans pourrait identifier les droits humains que la société entend respecter, détailler leurs contenus ainsi que les écarts potentiels dans les différents pays où le Groupe opère. Il en va de même en matière de normes environnementales, de santé et de sécurité étant donné que selon de loi devoir de vigilance, ces trois thématiques sont interdépendantes et indivisibles.
Le plan identifie-t-il les parties prenantes de la société ? Présente-il la méthodologie de leur consultation ainsi que les résultats de cette dernière ?
Dans son plan de vigilance, Nexans n’indique pas si des parties prenantes ont été identifiées et associées à l’élaboration de ce plan de vigilance. Des références aux parties prenantes existent toutefois dans le rapport de gestion où le Groupe indique par exemple qu’il « s’efforce de prendre en compte les attentes de ses parties prenante » notamment les « Communautés et ONG ». Cependant, de telles informations devraient être détaillées et intégrées au plan de vigilance. Le plan devrait en effet rendre compte de la méthodologie d’identification des parties prenantes ayant mené à leur sélection, puis, la liste des parties prenantes consultées pour l’établissement et la mise en œuvre du plan devrait être précisée. S’il apparaît nécessaire de garantir la confidentialité de certaines parties prenantes vulnérables, Nexans pourrait alors indiquer les catégories de parties prenantes consultées pour lesquelles elle a préféré privilégier l’impératif de confidentialité.
Le plan présente-t-il les initiatives auxquelles participe la société ? Indique-t-il, le cas échéant, le niveau d'implication de la société dans celles-ci ainsi que les objectifs poursuivis ?
Dans son plan de vigilance, Nexans indique que « le Groupe se montre vigilant sur l’origine de ses achats d’or, d’étain, de tantale et de tungstène, ainsi que sur les achats de ces minerais effectués par ses fournisseurs. Dans ce cadre, le Groupe demande à ses fournisseurs de remplir le formulaire CMRT (Conflit Minerals Reporting Template) attestant que ces derniers s’engagent à la conformité avec la Responsible Minerals Initiative visant à garantir le respect des droits fondamentaux par les fonderies et raffineries avec qui ils sont en relation d’affaires ». Le Groupe devrait toutefois publier une évaluation critique des initiatives à échéance régulière. Cette évaluation permettrait de s’assurer que les mesures prises dans le cadre de ces initiatives volontaires sont des mesures de vigilance appropriées. Cette évaluation permettrait également de savoir si la société a identifié des limites à ces initiatives et a engagé des actions adaptées pour y remédier. En ce sens, l’organisation Germanwatch a par exemple publié une étude sur l’efficacité des initiatives sectorielles dans les chaînes d’approvisionnement en minerais des appareils électroniques [1]. Or, certaines initiatives étudiées par l’organisation, comme la Responsible Mineral Initiative (RMI), couvrent également les risques liés à l’approvisionnement en minerais nécessaires à la transition énergétique. Germanwatch met ainsi en avant que « l’affiliation (l’adhésion ou la certification) à ces initiatives ne constitue pas à elle seule la preuve que les minerais ont été obtenus d’une manière qui tient compte des risques environnementaux et sociaux et des risques envers les droits humains ». Dès lors, en cas d’affiliation à de telles initiatives, ces dernières devraient faire l’objet d’évaluations et de vérifications régulières.
[1] Germanwatch – Sydow J. , Reichwein A. (2018) ; Governance of Mineral Supply Chains of Electronic Devices: Discussion of Mandatory and Voluntary Approaches in Regard to Coverage, Transparency and Credibility
Le plan présente-t-il précisément l'organisation transversale de la gouvernance de la vigilance au sein de la société ?
Dans son plan de vigilance, Nexans indique simplement que « le plan de vigilance 2019 a été présenté au Conseil d’administration en novembre 2019 et fait l’objet d’un suivi lors de comités RSE dédiés ». Puis, le Groupe précise uniquement que « l’analyse des risques RSE couvrant les thématiques du plan de vigilance a été mise à jour et le volet droits humains a été approfondi par les Ressources Humaines ». Le plan de vigilance de Nexans pourrait toutefois identifier la gouvernance de la vigilance pour chaque risque et mesures, c’est à dire identifier les directions opérationnelles précises en charge de la vigilance et les moyens qui leurs sont alloués, mais aussi l’évolution des ressources humaines prévues pour chaque mesure, ce qui permettrait d’apprécier l’effectivité de la vigilance et la réalité des moyens mis en œuvre.
Afin d'attester du comportement constant de la vigilance, le plan de vigilance est-il mis à jour de façon régulière ?
Le plan de vigilance de Nexans a été mis à disposition du public lors de la publication du rapport de gestion de la société (en mai 2020). Cependant, le plan de vigilance doit également être mis à jour aussi régulièrement que possible, en fonction de l’évolution des risques, des atteintes et de leur gestion. En l’occurrence, il semblerait que le plan de vigilance de la société soit mis à jour annuellement. Le Groupe indique en effet qu’en 2019, l’analyse des risques RSE couvrant les thématiques du plan de vigilance a été mise à jour. Or, le contenu du plan de vigilance devrait être mis à jour périodiquement, par exemple, en cas de survenance d’événements majeurs. Cela peut être le cas par exemple lorsque de nouveaux projets sont initiés ou lorsque des évolutions majeures ont lieux au sein de projets existants.
Le plan indique-t-il la gouvernance de la cartographie au sein de la société ? Apporte-t-il des éléments de compréhension sur les risques à identifiés ? Démontre-t-il, le cas échéant, une connaissance précise des parties prenantes et des groupes vulnérables identifiés ?
Dans son plan de vigilance, Nexans indique qu’un « outil de cartographie des risques est réalisé annuellement » et précise simplement que « le volet droits humains a été approfondi par les Ressources Humaines ». Cependant, Nexans devrait mentionner les entités du Groupe impliqués dans la gouvernance de la cartographie de façon exhaustive, afin de s’assurer que les acteurs mobilisés sont aux plus proches des risques et atteintes graves survenant tout au long de la chaîne de valeur du Groupe, et plus particulièrement en ce qui concerne les approvisionnements du Groupe en minerais utilisés dans le cadre de la transition énergétique.
Dans son plan de vigilance, Nexans ne présente pas de méthodologie d’identification des risques et ni les sources d’informations utilisées. Le Groupe indique simplement de façon parcellaire et à titre d’illustration que les risques « sont suivis au moyen de cartographies réalisées chaque année, lesquelles permettent d’adapter les procédures de prévention et de gestion de ces risques ». Par ailleurs, Nexans opère des « renvois » vers d’autres chapitres du rapport de gestion ayant attrait à la cartographie générale du Groupe (qui plus est, sans utiliser de renvois par liens hypertexte). Or, l’exigence d’accessibilité devrait limiter le fonctionnement « par renvoi « à d’autres chapitres du rapport de gestion ou à d’autres documents établis par Nexans et utiliser, le cas échéant, un lien hypertexte permettant d’accéder directement à l’information, toujours dans un souci de transparence, de lisibilité et d’accessibilité. Par ailleurs, le Groupe Nexans est impliqué dans plusieurs projets de raccordement électrique des sites de production d’énergie renouvelable au réseau. Le Groupe indique en ce sens que « l’un des principaux savoir-faire de Nexans réside dans les interconnexions des réseaux entre pays, la connexion des fermes éoliennes en mer, et les liaisons entre îles et continent ». Le Groupe a ainsi des activités dans « la conception, la fabrication et l’installation des câbles d’exportation onshore et offshore ». En ce sens, le Groupe a par exemple participé à la fourniture d’un câble sous-marin destiné au parc éolien offshore de Barrow au Royaume-Uni[1]. Dès lors, Nexans pourrait préciser quelles sources d’informations ont été utilisées pour cartographier les risques liés aux approvisionnements en minerais nécessaires à la construction des câbles utilisés par le Groupe. Ces approvisionnent pourraient par exemple être indiqués en fonction du type de projets menés (raccordement de site de production d’énergie solaire, éolien terrestre ou offshore par exemple) ou en fonction des pays ou des lieux d’origines de ces approvisionnements.
[1] Voir Nexans; « Nexans remporte un contrat pour la fourniture d’un câble sous-marin destiné au parc éolien offshore de Barrow au Royaume-Uni »
Dans le plan de vigilance de Nexans, les parties prenantes de la société ne sont pas identifiées. Cependant, les parties prenantes du Groupe, c’est-à-dire les parties prenantes de ses filiales, fournisseurs et sous-traitants avec lesquels est entretenue une relation commerciale établie, pourraient avoir un rôle important à jouer dans l’identification des risques et des atteintes potentielles découlant des approvisionnements en minerais de la société. En effet, le Groupe a développé des capacités importantes dans les systèmes de raccordement électrique des sites de production d’énergie renouvelable au réseau. Le Groupe a ainsi des activités dans « la conception, la fabrication et l’installation des câbles d’exportation onshore et offshore ». Or, la fabrication de tels câbles nécessite l’utilisation de minerais, et plus particulièrement cuivre et d’aluminium. Le Groupe indique ainsi que « la consommation de cuivre en 2019 s’est élevée à environ 525 000 tonnes (contre 495 000 tonnes pour 2018) […]. La consommation d’aluminium en 2019 s’est élevée à 110 000 tonnes (contre 105 000 tonnes pour 2018). » Cependant, l’extraction de ces minerais peut engendrer des atteintes à l’environnement et aux droits humains (pollution, atteintes aux droits des travailleurs ou à l’environnement, etc.). Dès lors, des échanges avec ses parties prenantes permettraient au Groupe d’identifier de manière précise les risques potentiels pouvant survenir dans sa chaîne de valeur.
La cartographie des risques relatives au devoir de vigilance doit s’attacher aux risques et atteintes graves pour les tiers (droits humains, santé et sécurité des personnes) et l’environnement, tels qu’ils sont mentionnés dans la loi. Dans son plan de vigilance, Nexans indique que le Groupe est confronté à un ensemble de risques que ses activités peuvent faire peser envers les droits humains et les libertés fondamentales, la santé et la sécurité des personnes ainsi qu’envers l’environnement. Nexans devrait dès lors s’attacher dans l’identification de ses risques à être précis et à identifier les risques propres à ses approvisionnements en minerais.
Le plan indique-t-il et décrit-il de façon détaillée les risques et atteintes graves identifiés ? Présente-il une analyse de ces risques et de ces atteintes graves ainsi qu'une hiérarchisation entre eux ?
Dans son plan de vigilance, Nexans présente les risques et atteintes identifiés selon trois catégories : « les risques environnementaux, les risques santé et sécurité et les risques droits humains et libertés fondamentales ». Cependant, dans chacune de ces catégories des risques principaux sont simplement présentés. Par exemple, en matière de risques environnementaux, après avoir opéré un nouveau « renvoi » vers un autre chapitre du rapport de gestion, Nexans identifie les « risques liés aux matières premières et à l’approvisionnement ». D’une part ce risque semble être présenter comme un risque pesant potentiellement sur la société et non pas sur les tiers ou l’environnement, et d’autre part, ce risque n’est pas suffisamment précis. En effet, l’identification des risques et des atteintes graves devraient se faire de façon détaillée et précise, par exemple en fonction des activités du Groupe.
L’identification des risques et des atteintes graves devraient se faire de façon détaillée et précise, notamment en fonction des activités de Nexans.
En ce sens, le Groupe a des activités dans « la conception, la fabrication et l’installation des câbles d’exportation onshore et offshore », permettant notamment de réaliser des « interconnexions des réseaux entre pays [et] la connexion des fermes éoliennes en mer ». Cependant, la fabrication de tels câbles nécessite « du cuivre et de l’aluminium » dont l’extraction peut entraîner des atteintes aux droits humains et à l’environnement. En effet, le Business and Human Rights Ressource Centre (BHRRC) recense plus de 90 allégations d’atteinte aux droits de l’homme et à l’environnement commises par des sociétés extractives de cuivre [1]. Par exemple, au Chili, l’un des plus gros pays producteurs de cuivre [2], 24 allégations ont été recensés par le BHRRC. Les habitants de la baie de Quintero sont ainsi exposés à la contamination par le cuivre des sols agricoles et des cours d’eau, l’extraction du cuivre ayant entraîné la contamination des eaux de surface [3]. L’extraction de l’aluminium peut également entrainer des atteintes importantes aux droits de l’homme et à l’environnement. Au Brésil par exemple, les communautés de l’État de Pará sont en conflit avec la compagnie minière Rio Don Norte qui a une concession d’au moins 10 mines dans la zone d’Oriximinia. Selon l’Observatoire des conflits miniers en Amérique latine, ces communautés attendent depuis 2003 l’attribution de titres de leurs terres, mais jusqu’à présent, le gouvernement a délivré des permis de poursuivre l’exploitation jusqu’en 2023 [4].
Dès lors, Nexans devrait identifier dans son plan de vigilance les risques et atteintes pouvant découler des approvisionnements nécessaires à la fabrication des câbles d’exportation. Le groupe pourrait ainsi identifier le risque de déversement de produits toxiques dans les cours et dans l’environnement et par conséquent les risques de pollution de l’eau, d’atteinte à la santé, au logement, à un environnement sain ou à l’environnement par exemple. Enfin, l’identification des risques et des atteintes graves devrait être précise et non pas généralisée à la différence de la hiérarchisation des risques qui pourrait quant à elle, et dans un second temps uniquement, utiliser des catégorisations et se contenter de nommer des risques «principaux».
[1] Voir le Transition Minerals Tracker
[2] Voir le rapport de la Banque Mondiale : « Minerals for Climate Action: The Mineral Intensity of the Clean Energy Transition »
[3] Libération ; Au Chili, les intoxiqués de la «zone sacrifiée»
[4] Ecoverre : L’aluminium: les impacts environnementaux et alternatives de consommation
Dans son plan de vigilance, Nexans n’a pas identifié de manière précise les risques liés à ses activités. En effet, le Groupe ne présente que des catégories de risques dans lesquelles quelques risques ont été identifiés, souvent à titre d’illustration. Nexans indique ainsi simplement dans son plan que « l’évaluation des risques, en matière de droits humains est réalisée par EcoVadis ». En matière de santé et sécurité, le Groupe indique que « l’analyse détaillée des risques [est] en cours de réalisation ». Dès lors, les analyses de risque présentées dans la cartographie demeurent très vagues et s’attachent essentiellement à décrire les thématiques de risques retenues, étant donné que les risques ne sont pas précisément identifiés.
Les analyses de risque présentées dans la cartographie demeurent très vagues et s’attachent essentiellement à décrire les thématiques de risques retenues, étant donné que les risques ne sont pas précisément identifiés.
Cependant, une analyse précise des risques, par exemple liée à l’utilisation de cuivre et d’aluminium pour la fabrication des câbles d’exportations du Groupe, permettrait d’évaluer leur ampleur. Par exemple, le BHRRC recense plus de 90 allégations d’atteinte aux droits de l’homme et à l’environnement commises par des sociétés extractives de cuivre [1]. Ces allégations mettent notamment en avant des risques de déversement de produits toxiques dans les cours d’eau et dans l’environnement, et par conséquent des risques de pollution de l’eau, d’atteinte à la santé, au logement, à un environnement sain ou à l’environnement par exemple. Nexans devrait ainsi identifier les risques liés à l’utilisation de cuivre et d’aluminium dans sa chaîne de valeur. Une fois ces risques identifiés, l’analyse de ces derniers devrait notamment concerner leurs conséquences. En ce sens, le déversement des produits toxiques pourrait avoir des conséquences sur la qualité et la quantité d’eau des cours d’eau de la région qui pourraient potentiellement être affectés par les activités d’extraction du cuivre. Plusieurs milliers de personnes pourraient alors être affectées par ces impacts sur les cours d’eau car elles peuvent utiliser l’eau pour se nourrir, cultiver des terres ou pêcher. Une fois l’ampleur des risques analysée, Nexans devrait alors hiérarchiser ces derniers et élaborer des actions de préventions et d’atténuation adaptées.
[1] Voir le Transition Minerals Tracker
Dans son plan, Nexans indique simplement que « l’analyse détaillée des risques, [qui est] en cours de réalisation, permettra de définir les priorités ». Cependant, la hiérarchisation actuelle des risques établis par Nexans n’est pas publiée dans le plan de vigilance, tout comme l’analyse des risques, ces derniers n’étant pas identifiés de manière exhaustive. Cette hiérarchisation n’a cependant pas vocation à exclure des risques ou atteintes graves du champ de la vigilance mais à prioriser les réponses dans le temps. Les degrés de gravité, d’étendu, de probabilité ainsi que de réversibilité des risques identifiés et analysés pouvant varier, la hiérarchisation des risques peut alors permettre de prioriser les réponses dans le temps en cas de contraintes de ressources, le cas échéant, avec l’objectif à terme de traiter la totalité des risques.
Dans le plan, la cartographie est-elle publiée de façon précise en atteignant un niveau de détail suffisant ? Est-elle régulièrement mis à jour afin de prendre constamment en compte les risques au sein de la société ?
Dans le plan de vigilance de Nexans, la cartographie des risques n’est pas publiée de façon précise. En effet, les risques sont présentés par catégories, puis des risques principaux sont simplement présentés. Nexans indique par exemple que « le plan de vigilance [a] fait ressortir [cinq] principaux risques ». Afin de respecter pleinement l’obligation de publication, la cartographie des risques devrait atteindre un niveau de détail suffisant, permettant à toute personne d’identifier précisément les risques du groupe.
Dans son plan de vigilance, Nexans indique par exemple que « les risques environnementaux inhérents aux filiales du Groupe sont suivis au moyen de cartographies réalisées chaque année » ou que la « cartographie des risques santé et sécurité [est réalisée] annuellement ». Cependant ces cartographies demeurent générales et vagues et leurs contenus ne sont pas publiées. En ce qui concerne l’utilisation par Nexans de minerais nécessaires à la transition énergétique dans sa chaîne de valeur, le recours à plusieurs cartographies, en fonction des pays d’approvisionnements du cuivre et de l’aluminium utilisés sur les différents sites de production d’énergie renouvelables câblés par le Groupe, aurait pu permettre à la société de présenter ces risques de façon accessible et détaillée.
Le Groupe Nexans devrait, de façon constante, adopter un comportement vigilant par lequel la société identifie et prévient les risques et atteintes graves. À ce titre, la cartographie des risques doit être mise à jour aussi régulièrement que possible, en fonction de l’évolution des risques et des atteintes. En l’occurrence, le Groupe Nexans ne précise pas si la cartographie des risques est mise à jour en dehors de la publication annuelle du plan de vigilance. Le Groupe devrait actualiser sa cartographie des risques afin de s’assurer que cette dernière couvre les risques et atteintes potentielles aux droits humains et à l’environnement entraînés par ses approvisionnements en cuivre et aluminium utilisés pour la fabrication des câbles d’exportation. Une mise à jour régulière de la cartographie des risques participe ainsi à l’adoption par la société d’un comportement vigilant constant permettant de prendre des mesures propres à identifier et prévenir les risques et atteintes graves.
Le plan permet-il d'identifier intégralement la chaîne de valeur de la société ? Fournit-il des précisions sur l'origine exacte des minerais utilisés ?
Dans son plan de vigilance, Nexans ne fournit pas de précisions sur le niveau de traçabilité de sa chaîne de valeur. En ce qui concerne le périmètre Groupe, la liste des filiales contrôlées par Nexans étant listées dans le rapport de gestion, un lien hypertexte permettant d’accéder à cette liste devrait être mis en place afin de respecter l’obligation de transparence, de lisibilité et d’accessibilité de l’information. Cependant, le plan de vigilance n’apporte aucune information précise sur le niveau de traçabilité du périmètre Extra-Groupe. Les informations présentées demeurent vagues, en indiquant par exemple que « les fournisseurs représentant 80 % des achats du Groupe, sont interrogés sur leur politique RSE ». Cependant, le plan de vigilance devrait apporter des précisions sur la méthodologie mise en place quant à la l’identification des sous-traitants et fournisseurs présents dans la chaîne de valeur de Nexans.
Le plan de vigilance devrait apporter des précisions sur la méthodologie mise en place quant à la l’identification des sous-traitants et fournisseurs présents dans la chaîne de valeur de Nexans.
L’identification de ces derniers pourraient ensuite permettre d’obtenir des précisions sur l’origine des minerais utilisés par le Groupe. En ce sens, le Groupe Glencore semble être l’un des fournisseurs en cuivre de Nexans, notamment au Québec [1]. Dès lors, ce fournisseur pourrait apparaître dans le plan de vigilance du Groupe ce qui permettrait à Nexans, compte tenu des allégations pesant sur Glencore[2], de mettre en œuvre des mesures de vigilance adaptées à ces allégations et risques potentiellement identifiés.
[1] Voir le site de Nexans : Nexans Montréal – Fil machine de cuivre
[2] Voir notamment les études de cas de l’initiative multinationales responsales sur Glencore
Dans son plan de vigilance, Nexans ne démontre pas précisément que la société est en mesure de reconstituer sa chaîne de valeur de minerais, notamment de cuivre ou d’aluminium utilisés pour la fabrication des câbles d’exportations. Le Groupe indique simplement qu’il « se montre vigilant sur l’origine de ses achats d’or, d’étain, de tantale et de tungstène, ainsi que sur les achats de ces minerais effectués par ses fournisseurs. Dans ce cadre, le Groupe demande à ses fournisseurs de remplir le formulaire CMRT (Conflit Minerals Reporting Template) attestant que ces derniers s’engagent à la conformité avec la « Responsible Minerals Initiative » visant à garantir le respect des droits fondamentaux par les fonderies et raffineries avec qui ils sont en relation d’affaires ». Cependant, le déploiement de mesure de vigilance devrait permettre de déterminer si les minerais utilisés proviennent potentiellement de pays ou de régions ou des atteintes envers les droits humains et l’environnement sont commises, puis de mettre en en œuvre des mesures de prévention de ces risques et d’atténuation de ces atteintes.
Le Groupe devrait par ailleurs indiquer si la société est concernée par le règlement européen 2017/821 (dit « règlement européen sur les minerais de conflit ») ou si elle met en œuvre les obligations qu’il contient. En ce sens, Nexans indique que « le Groupe s’efforcera de préparer un plan d’audit de ses fournisseurs utilisant de l’étain, par une société tierce indépendante et spécialisée, et ce, conformément au dispositif régissant la matière et édicté par l’OCDE », mais ne précise pas si le Groupe sera soumis au règlement européen, notamment sur l’étain. En effet, le règlement impose à certaines sociétés importatrices d’étain, de tantale, de tungstène et d’or de mettre en place à compter de janvier 2021 des mesures de diligence visant à produire des analyses de risque afin de démontrer qu’elles préviennent la possibilité d’alimenter des conflits armés. Cependant, le règlement européen ne s’adresse qu’aux sociétés situées en « en amont « de la chaîne d’approvisionnement en minerais, c’est à dire aux importateurs d’étain, de tantale, de tungstène et d’or – que ce soit sous forme de minerais, de concentrés ou de métaux transformés – implantés sur le territoire de l’UE. Les sociétés situées » en aval » de cette chaîne d’approvisionnement, c’est à dire celles qui s’approvisionnent en métaux auprès de fournisseurs européens, ou en composants, ne sont pas concernées par les obligations du règlement mais simplement « invitées » à les mettre en œuvre.
Le plan identifie-t-il et justifie-t-il quels filiales, fournisseurs et sous-traitants font l'objet de mesures d'évaluation ? Indique-t-il la nature précise et la fréquence de ces évaluations ? Des mesures d'évaluation sont elles propres aux minerais provenant de zones de conflit ou à haut risque ?
Dans son plan de vigilance, Nexans indique utiliser des mesures d’évaluation internes, comme des « audits internes au Groupe », ainsi que des mesures d’évaluation menées par des tiers externes à la société. En ce sens, Nexans indique que « la société EcoVadis réalise pour le compte du Groupe des audits documentaires qui mesurent la performance [des] principaux fournisseurs sur 21 indicateurs RSE regroupés en 4 thèmes : Social, Droits Humains, Éthiques, Environnement, Achats Durables ».
Nexans devrait préciser en quoi le recours à ces audits internes et à ces audits documentaires apparaît adapté aux approvisionnements en minerais du Groupe et en quoi ils apparaissent conformes aux exigences de la loi devoir de vigilance.
Le Groupe devrait également indiquer les modalités de contrôle de ces audits et questionnaires, ainsi que la fréquence de réalisation de ces derniers. Les mesures d’évaluations devraient ainsi être multiples et complémentaires pour éviter au maximum les lacunes dans l’évaluation et le suivi des filiales, sous-traitants et fournisseurs. D’autre part, ces mesures d’évaluation devraient être mises en place en association avec les parties prenantes pertinentes, ce qui ne semble pas être le cas. Enfin, ces procédures devraient être établies au « regard de la cartographie des risques ». C’est-à-dire qu’en fonction de la cartographie, qui a permis de hiérarchiser les risques, Nexans devrait organiser l’établissement et la mise en œuvre des procédures d’évaluation.
Dans son plan de vigilance, Nexans n’indique pas si les mesures d’évaluation mises en œuvre s’appliquent à des filiales ou à des fournisseurs identifiés. Le Groupe indique simplement et de façon peu précise que « les fournisseurs représentant 80 % des achats du Groupe, sont interrogés sur leur politique RSE ». Cependant, des mesures d’évaluation précises et détaillées devraient s’appliquer à des filiales identifiées au regard de critères justifiant, le cas échéant, une priorisation.
En ce sens, Nexans a des activités dans « la conception, la fabrication et l’installation de câbles d’exportation onshore et offshore », permettant notamment de réaliser des « interconnexions des réseaux entre pays [et] la connexion des fermes éoliennes en mer ». Cependant, la fabrication de tels câbles nécessite « du cuivre et de l’aluminium » dont l’extraction peut entraîner des atteintes aux droits humains et à l’environnement (voir Identification détaillée des risques et atteintes graves). L’identification de fournisseurs et de sous-traitant pourraient toutefois permettre d’obtenir des précisions sur l’origine des minerais utilisés par le Groupe. En ce sens, le Groupe Glencore semble être l’un des fournisseurs en cuivre de Nexans, notamment au Québec [1]. Dès lors, ce fournisseur pourrait apparaitre dans le plan de vigilance du Groupe ce qui permettrait à Nexans, compte tenu des allégations pesant sur Glencore [2], de mettre en œuvre des mesures d’évaluations propres aux risques d’utilisation de minerais.
[1] Voir le site de Nexans : Nexans Montréal – Fil machine de cuivre
[2] Voir notamment les études de cas de l’initiative multinationales responsales sur Glencore
Dans son plan de vigilance, Nexans indique que « le Groupe demande à ses fournisseurs de remplir le formulaire CMRT (Conflit Minerals Reporting Template) attestant que ces derniers s’engagent à la conformité avec la Responsible Minerals Initiative visant à garantir le respect des droits fondamentaux par les fonderies et raffineries avec qui ils sont en relation d’affaires ». La Responsible Mineral Initiative (RMI) a pour but d’œuvrer à la création d’une chaîne d’approvisionnement responsable de minerais provenant de zones de conflit ou à haut risque. Cependant, le Groupe Nexans ne présente pas le contenu de ces mesures mises en œuvre dans le cadre de cette initiative, ni en quoi ces mesures correspondent à des actions de vigilance adaptées. Par ailleurs, Nexans indique que « si toutefois le Groupe venait à identifier qu’une de ses sources d’approvisionnement n’est pas exempte de conflit, le Groupe mettrait en place immédiatement les actions nécessaires pour y remédier. Cette position s’est matérialisée avec la publication de la politique Minerais de conflit du Groupe signée par la Direction des Achats Groupe, et mise à jour en janvier 2015 ». Toutefois, ce document d’une page [1] demeure trop concis et repose uniquement sur des clauses contractuelles dont la garantie de l’application par les co-contractants n’est pas assurée.
La politique Minerais de conflit du Groupe, document d’une page [1], demeure trop concis et repose uniquement sur des clauses contractuelles dont la garantie de l’application par les co-contractants n’est pas assurée.
D’autre part, si le Groupe indique qu’il « s’efforcera de préparer un plan d’audit de ses fournisseurs utilisant de l’étain, par une société tierce indépendante et spécialisée, et ce, conformément au dispositif régissant la matière et édicté par l’OCDE », il ne précise pas s’il sera soumis au règlement européen, notamment sur l’étain. Le Groupe précise toutefois qu’il comptait en 2019 « 29 fournisseurs utilisant de l’étain dans leur chaîne de production », sans toutefois indiquer leur nom ou leur localisation.
Le règlement européen ne s’adresse qu’aux sociétés situées en « en amont « de la chaîne d’approvisionnement en minerais, c’est à dire aux importateurs d’étain, de tantale, de tungstène et d’or – que ce soit sous forme de minerais, de concentrés ou de métaux transformés – implantés sur le territoire de l’UE. Les sociétés situées « en aval « de cette chaîne d’approvisionnement, c’est à dire celles qui s’approvisionnent en métaux auprès de fournisseurs européens, ou en composants, ne sont pas concernées par les obligations du règlement mais simplement « invitées » à les mettre en œuvre. Toutefois, le devoir de vigilance impose quant à lui à ce que le Groupe maîtrise la traçabilité des minerais utilisés dans sa chaîne d’approvisionnement afin de pourvoir mettre en œuvre des mesures de vigilance adaptées sur toute sa chaine de valeur.
[1] Voir la Politique Nexans sur les minerais en provenance de zones de conflits
Le plan indique-t-il les résultats de ces évaluations ? Présente-il leurs cahiers des charges et, le cas échéant, des critiques, notamment à l'égard des mécanismes de certification et des initiatives multipartites par lesquelles passent ces évaluations ?
Dans son plan de vigilance, Nexans indique notamment que « la société EcoVadis réalise pour le compte du Groupe des audits documentaires qui mesurent la performance [des] principaux fournisseurs sur 21 indicateurs RSE regroupés en 4 thèmes : Social, Droits Humains, Éthiques, Environnement, Achats Durables », sans toutefois détailler le contenu de cet audit documentaire et justifier qu’il est ainsi une mesure suffisante et adaptée de prévention des atteintes. La société devrait cependant publier des indicateurs pertinents quant aux suivis de ces évaluations ainsi que leur méthode d’élaboration afin d’éviter au maximum les lacunes dans l’évaluation et le suivi des sociétés. Ces indicateurs permettraient ainsi de s’assurer que ces mesures sont suffisantes et adaptées à la prévention des atteintes.
Dans son plan de vigilance, Nexans indique que « depuis 2017, les fournisseurs représentant 80 % des achats du Groupe, sont interrogés sur leur politique RSE. À fin 2019, 47 % de ces fournisseurs ont répondu au questionnaire EcoVadis et ont pu être évalués, représentant une couverture de 49 % de la dépense du Groupe en 2019 ». Puis Nexans présente alors les résultats de ces audits en indiquant que « 98 % de ces fournisseurs satisfaisaient à une note EcoVadis égale ou supérieure à 35/100 ». Les résultats présentés ne permettent toutefois pas de rendre comptes des faiblesses relevées lors de ces audits puisqu’ils sont simplement présentés sous la forme de statistiques et ne permettent pas de connaître le cahier des charges de ces évaluations, ce qui ne permet pas de s’assurer qu’elles participent à des mesures de vigilance. D’autre part, lorsque ces résultats sont présentés, ils passent parfois sous silence une partie des entités évalués. En effet, dans le cas de Nexans, les résultats des 2% des entités ne satisfaisant pas à une notre « égale ou supérieure à 35/100 » ne sont pas présentés. Les résultats de ces audits devraient par ailleurs donner lieu à des actions de la part de Nexans, qui devrait mettre en œuvre des mesures de vigilance afin de prévenir les risques potentiellement mis en exergue par ces audits.
Dans son plan de vigilance, Nexans indique que « le Groupe demande à ses fournisseurs de remplir le formulaire CMRT (Conflit Minerals Reporting Template) attestant que ces derniers s’engagent à la conformité avec la Responsible Minerals Initiative visant à garantir le respect des droits fondamentaux par les fonderies et raffineries avec qui ils sont en relation d’affaires ». Cependant, le Groupe ne précise pas si les mesures prises dans le cadre de cette initiative sont des mesures de vigilance appropriées et, si oui, pourquoi, ou si elle a identifié des limites à ces initiatives et engagé des actions adaptées, le cas échéant, pour y remédier. En effet, selon les récents rapports de The Institute for Multi-Stakeholder Initiative Integrity [1], ou de l’organisation Germanwatch qui a publié une étude sur l’efficacité des initiatives sectorielles dans les chaînes d’approvisionnement en minéraux des appareils électroniques [2], ces mécanismes peuvent s’avérer trop limités dans leur portée. En effet, Germanwatch a ainsi mis en avant que la Responsible Mineral Initiative est « partiellement crédible et transparente » et que « l’affiliation (l’adhésion ou la certification) à ces initiatives ne constitue pas à elle seule la preuve que les minerais ont été obtenus d’une manière qui tient compte des risques environnementaux et sociaux et des risques envers les droits humains ». Dès lors, la RMI devrait faire l’objet de critiques, d’évaluations et de vérifications régulières de la part du Groupe Nexans.
[1] 2020.07 ; The Institute for Multi-Stakeholder Initiative Integrity ; not fit for purpose
[2] Germanwatch – Sydow J. , Reichwein A. (2018) ; Governance of Mineral Supply Chains of Electronic Devices: Discussion of Mandatory and Voluntary Approaches in Regard to Coverage, Transparency and Credibility
Le plan de vigilance contient-il un plan d'action élaboré avec des parties prenantes identifiables ? Présente-t-il de façon détaillée les mesures de prévention et d'atténuation des risques et atteintes graves ?
Dans son plan de vigilance, Nexans ne donne que quelques exemples peu précis de travaux menés en amont de l’élaboration des plans d’actions. Le Groupe fait par exemple référence à des formations spécifiques en matière environnementale, sans toutefois préciser si l’organisation de ces formations a permis d’élaborer, de compléter ou de modifier les mesures de vigilance prises par la société. Le contenu de ces rencontres devrait être détaillé et s’appuyer sur les risques identifiés en fonction des types de minerais présents dans la chaîne de valeur du Groupe. Si Nexans met en place d’autres mesures visant à mieux appréhender le type de mesures d’atténuation des atteintes graves et de prévention des risques à mettre en place, le Groupe devrait les présenter afin que ces dernières ne soient pas uniquement présentes à titre d’illustration.
Dans son plan de vigilance, Nexans n’indique pas si des échanges permettant à ses parties prenantes de se saisir des enjeux de la loi devoir de vigilance ont été mis en place. En ce sens, le contenu des mesures impliquant des échanges liés à l’élaboration des plans d’actions avec les parties prenantes devrait être détaillé et s’appuyer sur les risques identifiés et sur leur hiérarchisation, afin d’associer pleinement les parties prenantes à l’élaboration de la stratégie de prévention et d’atténuation des risques.
Le plan de vigilance de Nexans indique que « l’analyse détaillée des risques [permet] à chacun des sites de définir les priorités et les plans d’action associés ». Cependant, le contenu de ces plans d’actions n’est pas détaillé et les entités concernées par ces plans ne sont pas non plus présentées. Le Groupe indique par ailleurs que ces mesures de prévention et d’atténuation des risques reposent notamment sur « le Code d’Éthique et de Conduite des Affaires ». Le contenu de ces codes n’est pas non plus détaillé dans le plan de vigilance. Quelques illustrations de mesures sont présentées, Nexans met ainsi en avant le fait que la société prévoit des « des audits environnementaux réguliers des sites de production » et des « outil d’analyse de risques », tel que les questionnaires Ecovadis. Cependant le Groupe n’indique pas le contenu de ces audits et questionnaires, ce qui ne permet pas de s’assurer qu’il s’agit de mesure de vigilance adaptées.
Cependant, le Groupe a des activités dans « la conception, la fabrication et l’installation des câbles d’exportation onshore et offshore », permettant notamment de réaliser des « interconnexions des réseaux entre pays [et] la connexion des fermes éoliennes en mer ». La fabrication de tels câbles nécessite toutefois « du cuivre et de l’aluminium » dont l’extraction peut entraîner des atteintes aux droits humains et à l’environnement. En effet, le Business and Human Rights Ressource Centre (BHRRC) recense par exemple plus de 90 allégations d’atteinte aux droits de l’homme et à l’environnement commises par des sociétés extractives de cuivre[1] (voir également Identification détaillée des risques et atteintes graves et Description et analyse des risques identifiés).
Pour chaque risque identifié dans sa cartographie des risques, Nexans devrait publier une synthèse des mesures de prévention, d’atténuation et de réparation à mettre en place ainsi qu’un calendrier et des indicateurs permettant de suivre leur effectivité et leur efficacité
Dès lors, Nexans devrait présenter les mesures adaptées mises en œuvre afin d’atténuer ces risques. En effet, pour chaque risque identifié dans sa cartographie des risques, Nexans devrait publier une synthèse des mesures de prévention, d’atténuation et de réparation à mettre en place ainsi qu’un calendrier et des indicateurs permettant de suivre leur effectivité et leur efficacité.
[1] Voir le Transition Minerals Tracker
Le plan d'action est-il basé sur un calendrier et des objectifs qualitatifs et quantitatifs ? Le plan d'action comporte-t-il la réalisation par un tiers d'un audit indépendant de la vigilance sur plusieurs points de la chaîne d’approvisionnement ? Des indicateurs permettent-il de s'assurer que les mesures et les ressources adoptées sont adaptées aux risques à atténuer et aux atteintes graves à prévenir ?
Nexans n’ayant pas publié une cartographie exhaustive et détaillée des risques identifiés, le plan d’action ne semble présenter que quelques objectifs peu précis. Si certains objectifs semblent être établis, ils ne sont pas présentés de manière précise dans le plan de vigilance. Par exemple, en ce qui concerne les mesures à l’égard de ses approvisionnements, Nexans mentionne dans son plan de vigilance que « le Groupe s’efforcera de préparer un plan d’audit de ses fournisseurs utilisant de l’étain, par une société tierce indépendante et spécialisée, et ce, conformément au dispositif régissant la matière et édicté par l’OCDE » sans toutefois préciser quels sont les objectifs retenus et le calendrier adopté. Nexans pourrait cependant se fixer des objectifs et un calendrier en ce qui concerne le déploiement de mesures de vigilance dans ses chaînes d’approvisionnement en cuivre et en aluminium nécessaires à la fabrication des câbles d’exportation du Groupe.
Les mesures présentées par Nexans dans son plan de vigilance reposent notamment sur le respect par les filiales, fournisseurs et sous-traitants du « Code d’Éthique et de Conduite des Affaires ». Cependant, le Groupe n’indique pas en quoi ces codes constituent une action adaptée de prévention et d’atténuation des risques. Par ailleurs, le contrôle du respect de ces codes ne semblent toutefois pas décrit. En effet, Nexans ne précise pas quels sont les moyens de contrôle du respect de ces codes de conduite, c’est à dire si des sanctions ou autres actions correctives sont prises en cas de non-respect par exemple. D’autre part, Nexans devrait également publier des indicateurs permettant de savoir si la société a déjà eu à agir face à un cas de violation de ces codes de conduite, quel type d’action ou de mécanismes a-t-elle alors mis en place, etc. Les mesures prises devraient être proportionnelles au risque ou à l’atteinte qu’elles visent à atténuer ou à prévenir, et dès lors ne sauraient demeurer aussi générales. Ainsi décrit, le suivi des mesures mises en œuvre n’atteint pas un niveau de détail suffisant pour s’assurer que ces dernières sont adaptées.
D’autre part, le Groupe a des activités dans « la conception, la fabrication et l’installation des câbles d’exportation onshore et offshore », permettant notamment de réaliser des « interconnexions des réseaux entre pays [et] la connexion des fermes éoliennes en mer ». Cependant la fabrication de tels câbles nécessite « du cuivre et de l’aluminium » dont l’extraction peut entraîner des atteintes aux droits humains et à l’environnement (voir Identification détaillée des risques et atteintes graves et Description et analyse des risques identifiés). Dès lors, Nexans pourrait se fixer des objectifs et un calendrier en ce qui concerne le déploiement de mesures de vigilance dans ses chaînes d’approvisionnement en cuivre et en aluminium nécessaires à la fabrication des câbles d’exportation du Groupe. Afin de s’assurer que ces mesures mises en œuvre sont adaptées, des indicateurs mentionnés dans le plan de vigilance devraient être détaillés pour garantir que les mesures prises sont proportionnelles au risque ou à l’atteinte qu’elles visent à atténuer ou prévenir.
Le plan d'action envisage-t-il de cesser certaines activités et de développer des alternatives ? Envisage-t-il, le cas échéant, la rupture de relations commerciales avec certains fournisseurs et sous-traitants ?
Dans le cadre de ses relations avec ses fournisseurs, Nexans indique que « les fournisseurs qui se sont vu décerner une note inférieure à 25/100 sont enjoints à engager un plan d’amélioration de leurs performances RSE. Dans le cas où aucun progrès de ces fournisseurs n’est noté sous un délai défini, cela pourra aboutir à mettre un terme à ces relations contractuelles ». Cependant, les conditions d’une telle rupture devraient être précisées. Par ailleurs, Nexans pourrait préciser le cas échéant, combien de relations contractuelles ont été rompues sur la base de ces conditions. Ces informations permettraient au Groupe de démontrer qu’il exerce en permanence son influence sur ses fournisseurs et sous-traitants tout au long de ses relations avec ces derniers. D’autre part, dans son plan de vigilance, Nexans n’indique pas non plus quelles peuvent être les mesures correctrices adoptées suite à ces audits et ne publie aucun indicateur sur le nombre de mesures correctrices mise en œuvre et sur le nombre de contrats suspendus.
Le plan indique-t-il les mécanismes d'alerte existants et leur périmètre ?
Le plan de vigilance de Nexans opère un renvoi à un autre chapitre du rapport de gestion en ce qui concerne la procédure du mécanisme d’alerte mais sans utiliser les renvois par liens hypertexte. En effet, l’exigence d’accessibilité devrait exclure le fonctionnement « par renvoi » à d’autres chapitres du rapport de gestion ou à d’autres documents établis par Nexans. Une telle pratique porte en effet atteinte aux impératifs d’accessibilité de l’information en réduisant leur lisibilité. Le Groupe indique cependant qu’il dispose « d’un système d’alerte des manquements éventuels aux règles du Code d’Éthique et de Conduite des Affaires ». Ce mécanisme d’alerte semble ainsi être l’unique mécanisme mis en place par le Groupe et ne semble pas être propre au devoir de vigilance.
Dans son plan de vigilance, Nexans indique que « le système d’alerte [est] ouvert à tous les salariés du Groupe ainsi qu’aux tiers ». Dès lors, ce dispositif semble s’appliquer aux périmètres Groupe et Extra-Groupe de la société, il devrait également être accessible aux parties prenantes externes de la société (les « tiers »). En effet, le mécanisme d’alerte devrait être étendu à tous les individus potentiellement affectés par les risques d’atteintes résultant des activités de la société, de ses filiales, sous-traitant et fournisseurs. Ainsi, l’accès au mécanisme d’alerte pour des violations commises chez des fournisseurs, des sous-traitants, ou des communautés riveraines doit être garantie par son application aux «tiers» présentée par le Groupe.
D’autre part, le mécanisme d’alerte doit couvrir la totalité du périmètre substantiel du Plan à savoir les risques en envers les droits humains, l’environnement et la santé et la sécurité des personnes. En ce sens, le plan de vigilance de Nexans indique simplement que le mécanisme d’alerte traite des « manquements éventuels aux règles du Code d’Éthique et de Conduite des Affaires et notamment le non-respect aux engagements pris en matière d’environnement, de santé et de sécurité, ainsi que de droits humains ».
Le plan indique-t-il les parties prenantes impliquées dans l'élaboration du mécanisme d'alerte et leur mode d'implication ?
Le plan de vigilance de Nexans ne comprend aucun élément de précision sur la méthodologie d’élaboration du système d’alerte et sur les modalités d’implication des parties prenantes à son élaboration.
Le plan de vigilance indique-t-il les modalités de fonctionnement du système d'alerte ? Indique-t-il les procédures de traitement des alertes ?
Le système d’alerte de Nexans semble être centralisé au niveau de la société mère, en effet, le Groupe indique dans son plan de vigilance que « le Correspondant Éthique est rattaché au Secrétaire Général et fonctionnellement au Directeur Général du Groupe [et] rend compte des cas traités au moins une fois par an au Comité d’Audit, des Comptes et des Risques du Conseil d’Administration ainsi qu’au Comité CSR Gouvernance & Social. Le Correspondant Éthique informe également le Comité d’Audit, des Comptes et des Risques des cas de signalement concernant les membres du Comité Exécutif, et traite directement avec lui les cas signalés concernant le Directeur Général ou le Président du Conseil d’Administration ».
Toutefois, le système d’alerte devrait se diviser en de multiples outils et procédures déconcentrées. En effet, s’il doit y avoir une centralisation des informations pour permettre la mise à jour du Plan dans sa globalité, des interrogations demeurent.
En effet, si les dispositifs semblent pilotés par « le Correspondant Éthique », quelle indépendance cet organe possède-t-il vis-à-vis de la direction ? Le défi majeur que constituent la remontée d’information, et plus spécialement pour des violations commises chez des fournisseurs, des sous-traitants, ou des communautés riveraines, demeure.
En ce qui concerne la procédure de saisine, Nexans indique simplement dans son plan de vigilance que « les signalements peuvent être faits, entre autres, via un outil digitalisé ou auprès d’un centre d’appels, entièrement sécurisés, ou directement auprès du Correspondant Éthique du Groupe ». Cependant, dans certains pays où le Groupe opère, certaines communautés pourraient favoriser l’oralité des échanges et d’autres, l’écrit, toutes n’auront pas un même accès ou usage des outils de communication (internet, téléphone, etc.). Ce qui nécessiterait, selon ses régions d’activités, de mettre en place, des outils différents. Par ailleurs, la procédure de traitement des alertes devrait être détaillée devrait, afin d’être accessible aux tiers, apparaitre dans le plan de vigilance, être suffisamment rapide et devrait prévoir des mécanismes de vérification. Elle devrait informer au mieux l’auteur de l’alerte de la réception du signalement, de chaque étape de la procédure et des prochaines échéances. De même, les modalités concrètes de saisine du mécanisme devraient être détaillées.
Dans son plan de vigilance, Nexans indique simplement que les alertes « font l’objet d’enquêtes, dans le respect de la confidentialité de l’identité des personnes et des données ». Toutefois, Nexans devrait préciser sur quelles normes de référence est construit le système d’alerte. Ces informations permettent de s’assurer en partie que le fonctionnement, les procédures et la protection devant être accordée aux personnes utilisant les mécanismes d’alerte correspondent aux exigences de mise en œuvre du mécanisme d’alerte prévues par la loi devoir de vigilance. Ces informations permettent également de s’assurer que le mécanisme d’alerte mis en place protège effectivement l’anonymat des personnes l’utilisant et les protège contre toute représailles afin qu’ils déposent des réclamations ou signalent des violations.
Le plan présente-il un système adapté de contrôle de l'effectivité de la vigilance ? Présente-il de façon détaillée les mesures mises en place ?
Dans son plan de vigilance, Nexans ne présente pas de mécanisme de suivi de l’effectivité de la vigilance. Dans le paragraphe dédié, le Groupe indique uniquement que « le plan de vigilance fera l’objet d’un reporting au sein du Document d’Enregistrement Universel 2020 ». Toutefois, le Groupe présente quelques dispositifs de suivi, à titre d’illustration, au sein du plan de vigilance. Par exemple, dans la catégorie des risques « droits humains et libertés fondamentales », Nexans indique que le suivi « interne quant au respect des droits humains et des libertés fondamentales [repose sur] un questionnaire […] adressé à l’ensemble des responsables RH pays ». Cependant, les procédures de suivi mises en place par Nexans semblent alors être des procédures internes à la société qui ne font pas appel aux parties prenantes de la société ou à des tiers afin de s’assurer de l’objectivité des dispositifs mis en place. Nexans devrait ainsi établir et publier un dispositif de suivi comportant pour chaque risque et atteinte les mesures correspondantes mises en place. Ce dispositif de suivi devrait donc couvrir tout le périmètre substantiel et organisationnel ainsi que toutes les mesures prises dans le plan.
Dans son plan de vigilance, Nexans ne publie pas les procédures et les résultats propres à ces dispositifs de suivi. Le dispositif de suivi des mesures de vigilance devrait porter sur l’évaluation de l’efficacité des mesures de vigilance, ce qui implique dans un premier temps que le Groupe publie les éléments de suivi mis en place, de façon accessible, exhaustive, et en corrélation avec l’identification et la prévention des risques et des atteintes.
Le plan indique-t-il quelle est la méthodologie d'élaboration des indicateurs utilisés afin d'assurer le suivi de l'effectivité et de l'efficacité de la vigilance ? Détaille-t-il les résultats obtenus ?
Dans son plan de vigilance, Nexans mentionne à titre d’exemple quelques indicateurs. Par exemple, Nexans indique que le suivi « interne quant au respect des droits humains et des libertés fondamentales [repose sur] un questionnaire […] adressé à l’ensemble des responsables RH pays », puis le Groupe indique « qu’aucun écart majeur n’ayant été constaté, il est malgré tout proposé que le questionnaire soit reconduit tous les 2 ans et que des indicateurs soient suivis pour s’assurer de la pérennité de la démarche ». Cependant ces informations demeurent parcellaires et n’indiquent pas précisément quels sont les indicateurs utilisés pour assurer le suivi de l’effectivité et de l’efficacité des mesures. Ces indicateurs pourraient être par exemple des indicateurs de moyens ou de résultats. En effet, il semble important d’avoir à la fois des indicateurs de moyens et de résultats car les seuls indicateurs de moyens permettent de mesurer l’existence et le déploiement de mesures de vigilance mais ne permettent pas de mesures leur efficacité.
Dans son plan de vigilance, Nexans n’indique pas quelle est la méthodologie adoptée pour élaborer des indicateurs de suivi des mesures de vigilance, qui ne sont pas publiés. Cependant, le dispositif de suivi devrait comprendre l’établissement d’indicateurs pour chaque mesure de vigilance et pour chaque risque ou atteinte grave, afin de démontrer à la fois l’effectivité et l’efficacité des mesures. Par ailleurs, Nexans devrait également fournir une explication méthodologique sur le choix des indicateurs de suivi, ainsi que, pour chaque mesure, les ressources affectées en proportion de l’objectif poursuivi notamment afin de s’assurer que l’obligation de moyens visant à mettre en œuvre les mesures de vigilance prévues par la loi est remplie. Enfin, ces indicateurs relatifs au suivi des mesures de vigilance participent au caractère efficace de la vigilance et devraient être établis en lien avec les parties prenantes et notamment les personnes directement affectées.
Le plan contient-il un compte-rendu exhaustif et transparent de la mise en oeuvre effective de la vigilance présentant l'évaluation des mesures prises ainsi que des plans correctifs prévus ?
Dans son plan de vigilance, le Groupe Nexans, ne publie pas de compte rendu de mise en œuvre effective du plan de vigilance qui, selon la loi, devrait être rendu public. En effet, Nexans indique simplement que « le plan de vigilance fera l’objet d’un reporting au sein du Document d’Enregistrement Universel 2020 ». Par ailleurs, le Groupe se contente de présenter tout au long du plan de vigilance des illustrations de mesures mises en œuvre. Enfin, les indicateurs clefs de suivi de la mise en œuvre effective et de l’efficacité des mesures de vigilance devraient aboutir à l’élaboration de mesures correctives.