La loi sur le devoir de vigilance ne s’applique pas à toutes les entreprises. D’une part, elle ne concerne que les sociétés dont les effectifs dépassent au moins l’un des deux seuils prévus par la loi (5 000 salariés en leur sein et dans leurs filiales françaises, ou 10 000 salariés en leur sein et dans leurs filiales françaises et étrangères). D’autre part, seules certaines formes de sociétés (concernées par l’article L. 225-102-4 du Code de commerce), y sont soumises.
Pour déterminer si une entreprise est concernée, il est donc nécessaire :
Or, à ce jour, aucune base de données publique ne fournit l’ensemble de ces données, et aucune liste officielle des entreprises concernées n’a été communiquée par le gouvernement.
Depuis la promulgation de la loi, nous avons compilé une liste d’entreprises ayant reconnu être soumises à la loi sur le devoir de vigilance : certaines ont publié un plan de vigilance dès 2018 ; d’autres ont reconnu être soumises à la loi et ont annoncé que leur plan était en cours de réalisation.
Mais comment savoir si cette liste est complète ? Existe-t-il des sociétés qui, pourtant soumises à la loi, n’ont rien publié ? Est-il possible d’établir une liste d’entreprises soumises à la loi à partir des données actuellement disponibles ?
Afin d’établir une liste d’entreprises soumises à la loi, nous avons fait appel à Datactivist, coopérative spécialisée dans l’ouverture et l’analyse des données.
Aux côtés de Datactivist, nous avons consulté différentes bases de données publiques (Sirene et Infogreffe) et privée (Orbis), qui recensent des informations sur les sociétés et leurs effectifs.
Pour chacune de ces bases de données et sur la base des informations qu’elles répertorient, nous avons pu constituer une liste de sociétés qui remplissent les différents critères d’application de la loi.
Certaines sociétés opaques nous ont également été signalées par des citoyens, associations et syndicats qui suivent nos travaux. Dans ce cas, nous avons pu étudier les comptes annuels disponibles de certaines sociétés afin d’établir si elles remplissent les différents critères d’application de la loi.
En comparant ces trois listes et la liste des entreprises ayant reconnu être soumises à loi, il ressort que les recoupements ne sont que très parcellaires. Néanmoins, notre étude a permis :
Les sociétés soumises à la loi sur le devoir de vigilance doivent établir et mettre en œuvre de manière effective un plan de vigilance. Ainsi, la publication d’un plan de vigilance n’est pas une condition suffisante au respect de la loi :
Le site plan-vigilance.org ne se prononce donc pas sur le respect, ou non, de la loi par les entreprises concernées. Il s’agit simplement de vérifier si les sociétés identifiées ont publié un ou plusieurs plans et, si oui, de les répertorier.
Les filiales soumises à la loi ne sont réputées satisfaire aux exigences légales que si leur société mère établit et met en œuvre un plan de vigilance les concernant. En raison de cette disposition, nous avons :
Les plans de vigilance affichés sur ce site proviennent des documents publiés par les sociétés, conformément aux exigences légales. Il n’est donc pas possible d’en tirer des conclusions sur les éléments devant composer un plan de vigilance, puisque le site procède à un simple renvoi vers le document publié par la société.
La méthodologie utilisée pour la mise à jour 2024, ainsi que la liste finale, sont disponibles ici.
Nous avons décidé de laisser accessible sur le site l’historique des plans de vigilance publiés. Lorsque, d’une mise à jour à l’autre, une société qui semblait avoir été assujettie ou avait publié des plans de vigilance ne ressortait plus de la consultation des bases de données, nous avons laissé sa page sur le site, tout en y précisant que les informations disponibles ne nous permettaient plus de l’inclure dans la liste finale. Les noms des sociétés en question sont suivis d’un astérisque* sur le site.